mardi 26 avril 2011

Terroir, vous avez dit terroir...

Alors qu’a eu lieu la marche des climats en Bourgogne, le 8 avril dernier, afin de promouvoir l’inscription des climats de Bourgogne au patrimoine mondial de l’Unesco, il est d’actualité de parler du terroir, de le définir, et savoir s’il est applicable aux vins américains. 



Pour commencer quels sont les éléments qui permettent de définir le terme terroir ?

Si l’on reprend la définition proposée par l’Organisation Internationale de la Vigne et du Vin (OIV), au cours de l’année 2010, et qui se veut internationale, « le terroir vitivinicole est un concept qui se réfère à un espace sur lequel se développe un savoir collectif, des interactions entre un milieu physique et biologique identifiable et les pratiques vitivinicoles appliquées, qui confèrent des caractéristiques distinctives aux produits originaires de cet espace.
Le terroir inclut des caractéristiques spécifiques du sol, de la topographie, du climat, du paysage et de la biodiversité ».

En ce sens, le terme terroir  est applicable à un ensemble de vignobles d’une même région et d’une même appellation, partageant le même type de sol et conditions climatiques contribuant à donner au vin son caractère unique.

Parfaitement identifiable et revendiqué en Bourgogne qui le traduit par le terme climat qui désigne « une parcelle de terre dédiée à la vigne et précisément délimitée, connue sous le même nom depuis plusieurs siècles, et dont l'emplacement précis, le sol, le sous-sol,  l'exposition, le microclimat, l'histoire forment au sein du vignoble les caractères constitutifs de la personnalité unique d'un terroir et d'un cru. Ces climats ont donné naissance à une exceptionnelle mosaïque de crus hiérarchisés et mondialement réputés. » Ainsi un Volnay Premier Cru Taille-pieds n’aura pas les mêmes caractéristiques qu’un Volnay Premier Cru Clos des Chênes, alors que ces vins sont issus de parcelles voisines.

Incontournable en Bourgogne, le terroir se démocratise sur le territoire français, on le retrouve partout, jusqu’au vignoble de Cahors dont les vins étaient jusqu’alors très décriés. 

Et alors qu’en est-il dans les vignobles  du Nouveau Monde en général et aux Etats-Unis en particulier ? 

A priori et comme nous l’avons déjà abordé, une des caractéristiques de ces vins, est qu’ils sont majoritairement issus de cépages, riches en alcool et souvent boisés. Ces cépages, quels qu’ils soient, compte tenu du peu de réglementation, peuvent être plantés partout sur le territoire. En ce sens, les définir comme vins de terroir n’est pas légitime.

Pourtant ils sont bien issus d’un sol, d’un climat, d’une topographie, d’un paysage bien spécifiques. Et même si le terme terroir est très utilisé outre-Atlantique, il l’est surtout à des fins commerciales et marketing. Les américains produisent à mon sens, des vins que l’on qualifie souvent de technologiques. Ce n’est ainsi pas l’intervention du vigneron qui se reflétera dans la bouteille mais plutôt celle de l’œnologue qui cherchera à faire un vin plaisant avant tout aux consommateurs.
C. Fermond, Ingénieur au centre INAO de Mâcon

Même s’ils ne semblent pas prêts encore à le mettre en pratique, certains domaines de Californie, semblent aller dans ce sens, comme c’est le cas du Domaine Mazzocco en Vallée de Sonoma, dont les vins expriment le caractère des vignes dont ils sont issus.  
A l’heure où le Wine Intelligence prédit que la consommation de vin aux Etats-Unis devrait connaître une révolution au cours des 20 prochaines années dans une étude réalisée à la demande de la London International Wine Fair (LIWF), les jeunes consommateurs américains de vin d’aujourd’hui, lorsqu’ils atteindront la tranche d’âge des 45-64 ans, seront demandeurs de plus de diversité dans le style des vins, leurs pays d’origine et les cépages comparativement aux attentes des consommateurs actuels de cette tranche d’âge.


Pour satisfaire ces nouvelles attentes, l’industrie du vin aux Etats-Unis devra inévitablement diversifiée son offre, peut-être ces évolutions futures donneront-elles raison au terroir ? Qu’en pensez-vous ? 

vendredi 22 avril 2011

Happy Easter !!!

Ce week-end est celui de Pâques. Et qui dit Pâques, dit, bien sûr, œufs en chocolat.

A la différence de la France, où se sont les cloches venant de Rome qui apportent ces douceurs, ils sont dans les pays anglo-saxons, et aux Etats-Unis notamment, apportés par le lapin de Pâques. Ce petit animal est aussi fréquemment rencontré dans les vignobles.
C’est donc tout naturellement que je me suis mise à la recherche de vins de Californie l'ayant choisi comme symbole sur leurs habillages.

Voici donc les résultats de mes recherches :
  • Rabbit Ridge (2 blancs et 15 rouges), Le Lapin (2 blancs et 6 rouges) et Winemaker's Grand Reserve (1 blanc et 3 rouges) de Rabbit Ridge winery, Domaine de Central Coast :


  • California Rabbit (rouge et blanc de Californie en bouteilles allégées, complétés par les Chardonnay, Merlot et Pinot Noir en format Tetra Pak 500 ml), du groupe Boisset :




Un petit clin d'oeil pour vous souhaiter

de très joyeuses fêtes de Pâques !!!

mardi 19 avril 2011

2010 : vers une reprise du marché mondial du vin...

Le 31 mars dernier, l’Organisation Internationale de la Vigne et du Vin (OIV) a rendu publiques les données sur  la situation vitivinicole mondiale en 2010. Il est important de rappeler que cette organisation intergouvernementale, qui compte 45 Etats membres, avec l’adhésion prochaine de la République de l’Inde, représente 75% du vignoble mondial, 70% de la consommation mondiale de vins, 85% de sa production et 90% de ses exportations. 

Selon ces dernières données publiées, qui sont encore à prendre avec précaution car provisoires, le marché mondial du vin en 2010 présente des signes de reprise.
Ainsi la superficie du vignoble mondial plantée en vigne, en production ou non, s’élève à 7 550 000 hectares, soit un recul de 0,9% par rapport à l’année 2009. Cette baisse est principalement due à la diminution du vignoble européen, suite aux arrachages effectués dans le cadre de la nouvelle organisation commune du marché (OCM).

Note de conjoncture Mars 2011 - OIV - Données provisoires 2009 et prévisionnelles 2010
Parallèlement, la production mondiale de vins (hors jus et moût), suit la même tendance pour atteindre 260 millions d’hectolitres, soit une régression de 4,1% par rapport à l’année passée.
La production est en effet en baisse dans la majorité des pays producteurs, au sein de l’Union Européenne (U.E) comme dans les pays extracommunautaires, à l’exception du Portugal et de l’Argentine, qui a connue une forte progression de près de 34% de sa production.
La France reprend la tête des pays producteurs de vins devant l’Italie qui est suivie par l’Espagne. A eux seuls, ils représentent près de 48% de la production de vins au monde.

Note de conjoncture Mars 2011 - OIV- Données provisoires 2009 et prévisionnelles 2010
Côté consommation, élément plutôt encourageant, on observe un arrêt de la tendance à la baisse en 2010. Elle totalise ainsi 236,3 millions d’hectolitres, soit un très faible recul de 0,1% par rapport à 2009. La majeur partie des pays producteurs, européens ou non, voient ainsi leur niveau de consommation se stabiliser, hormis en Espagne et en Argentine, où on observe une tendance à la baisse. On observe également une reprise au Royaume-Uni, pays non producteur, mais aussi en Australie et même si très minime (+0,5%), en France.
Ainsi, si l'on considère la différence entre la production et la consommation mondiales de vins, le degré d'équilibre du marché des vins en 2010, même s’il ne sera pas atteint cette année encore, serait compris entre 14,2 et 33,3 millions d’hectolitres, soit 23,7 millions d'hectolitres en milieu de fourchette (-32%/2009).
Note de conjoncture Mars 2011 - OIV - Données provisoires 2009 et prévisionnelles 2010

Enfin, après une année 2009 fortement impactée par la crise économique mondiale, les exportations mondiales de vins montrent également un signe de reprise. Le volume des échanges internationaux a ainsi atteint plus de 92 millions d’hectolitres, soit une augmentation de 6,7% par rapport à 2009. Comme l’a indiqué, Federico Castellucci, Directeur Général de l’OIV : « Pour la première fois depuis ces 15 dernières années, cette reprise repose davantage sur les pays européens traditionnellement exportateurs que sur les pays de l’hémisphère Sud et les Etats-Unis ».
Cette évolution positive en volume est toutefois à relativiser si l’on considère ces échanges en valeur puisque ce sont les vins en vrac et les réexportations qui en auraient été les grands bénéficiaires.
Note de conjoncture Mars 2011 - OIV- Données provisoires 2009 et prévisionnelles 2010
Il est néanmoins important de souligner, qu’aujourd’hui, près de 40% des vins consommés, le sont, hors de leurs pays de production.


La situation vitivinicole mondiale en 2010 présente des signes plutôt prometteurs pour l'avenir, en termes de consommation et d'échanges internationaux notamment.
Dans ce contexte, comment se positionne le marché américain ?

vendredi 15 avril 2011

Internet, le vin et les réseaux sociaux...

Internet a sans aucun doute changé le monde en rendant accessible l’information où que nous soyons.
Le vin est certainement LA boisson par excellence qui invite au partage et à l’échange. Grâce aux nouvelles technologies d’Internet, il se démocratise davantage.
Alors qu’en France, les domaines viticoles n’ont pas encore pris toute l’ampleur du phénomène comme nous pouvons le voir au travers de l’enquête réalisée du 6 au 25 mai 2010 par mySocialWinery*, il semble que les américains ont, à l’inverse, bien intégré cela dans leur stratégie de développement.
En effet, la quasi-totalité des domaines disposent désormais d’un site Internet et plutôt bien conçus. Le consommateur peut ainsi approfondir ses connaissances sur le domaine, son histoire, ses vins et planifier sa visite lors d’un prochain passage dans le vignoble.
Indispensable hier, il est aujourd’hui fondamental d’aller plus loin dans la démarche et de faire la différence en offrant un contenu dynamique. L’importante audience rapportée par les réseaux sociaux est incontestable. Voici une vidéo intéressante, compilée par Socialnomics, présentant en quelques minutes, leur poids dans notre société actuelle.


Internet démocratise le vin que l’on pensait réservé à une élite.

Aujourd’hui, que vous soyez novice ou amateur, on vous invite à découvrir, échanger et partager votre expérience.
Il est ainsi possible d’intégrer des communautés par le biais d’acteurs reconnus sur la toile comme Adegga, Cellar Tracker, Snooth, VinCellar by Vinfolio ou encore WineLog. Lorsque l’on sait que les recommandations de l’entourage ou d’amis sont un des facteurs influençant l’achat d’un vin, ce genre d’initiatives est à prendre en considération.

Judit & Corina
Les dégustations virtuelles, comme TasteLive le propose, sont désormais une réalité. Les émissions de radios ou de chaînes de télévision dédiées au vin ont également  fleuri sur la toile. D’anonyme vous pouvez passer au rang de star comme le montre le succès de Gary Vaynerchuk et de son émission Wine Library TV qui a fait le tour du monde. Il est certainement aujourd’hui l’homme le plus influent de tous les réseaux.
Les blogs dédiés au vin ne cessent de se développer, les Wine Blog Awards, crées en 2007, récompensent chaque année les meilleurs dans huit catégories.

Meilleur blog 2010
Meilleur blog de domaine 2010
Barefoot Wine & Bubbly - E & J Gallo
61 225 fans au 15 avril 2011
Alors que les leaders sur le marché américain sont actifs sur les réseaux sociaux au travers de leurs marques, certains domaines, en leur nom propre, s’y sont lancés et y rencontrent un succès grandissant. Comme être présent sur ces réseaux nécessite d’y consacrer du temps, le recrutement d’une personne dédiée à temps plein à cette tâche devient courant.
Vous pouvez ainsi voir au travers de ce tableau de domaines de Napa (St Supéry Vineyards & Winery, V. Sattui Winery), Sonoma (Dry Creek Vineyard), Central Coast (J. Lohr Vineyards & Wines) ou encore de la région de San Francisco (Wente Vineyards) prendre toute la mesure de ce travail.

Données relevées le 13 avril 2011
Facebook, Twitter, que nous ne présenterons plus semblent n’avoir plus de secret pour les domaines viticoles outre-Atlantique. Encore un peu timides sur les plateformes de partage de photos (Flickr), ils sont bien présents au travers des vidéos (YouTube) ou encore de leur propre blog.
 
Le vin sur Internet est bien en marche. Les domaines viticoles sont ainsi au plus près des consommateurs en leur offrant de l’insolite, du contenu riche, de l’interactivité afin de créer une relation privilégiée avec eux et d’en faire des ambassadeurs à moindre frais. Ce n’est en effet plus le consommateur qui va à l’information mais c’est l’information qui vient à lui.
A l’heure de l’Internet mobile, le vin n’a pas fini de se dévoiler…

*Agence marketing spécialisée dans la promotion des vins français sur Internet

mardi 12 avril 2011

Après le vin en box, le vin en Tetra Pak

Comme nous avons pu le voir au travers du format Bag-in-Box, le packaging du vin fait sa révolution et il semblerait que celle-ci continue.
Du côté des plus petits contenants,  Tetra Prisma® Pak de Tetra Pak semble avoir trouvé sa place dans l’univers du vin. Bon nombre de producteurs et de consommateurs lui reconnaissent d’être plus sûr, économique, écologique et pratique.

Ainsi, Bandit, du groupe Trinchero Family Estates, a été la première marque dans cette catégorie à tenter sa chance sur le marché américain en 2003 avec  cinq vins de cépage en format 1 litre ($9) qu’elle a depuis déclinée en 50cl ($4.50) en 2009.



Elle a rapidement été suivie par d’autres chefs de file comme le groupe Constellation avec sa marque Vendange que nous connaissions en format bouteille. Initiée en 2004, Vendange c’est aujourd’hui 6 vins de cépages en 50cl au prix de vente conseillé de $3.99.




On connaissait le French Rabbit du groupe Boisset, concept innovant de vin de qualité, millésimé, en Tetra Prisma, écologique et pratique. Décliné en formats  1 litre, 50cl  et 25cl, il a été baptisé "ePod"® - e pour environnement, écologie et économie. Il a été lancé avec succès aux Etats-Unis en février 2006. Le groupe renforce son action en reversant dans chaque pays où il est présent une partie de ses gains à une association environnementale. Il est ainsi partenaire de American Forests aux Etats-Unis, où pour l’achat de 4 e-pods, un arbre est planté.
Ce lapin sympathique continue sa route et se multiplie. Ainsi pour son millésime 2009, la marque California Rabbit est aussi disponible dans ce packaging en format 50 cl.

La marque CalNaturale, de California Natural Products, après avoir lancée en 2009 un Cabernet Sauvignon, a annoncée en avril 2010 l’introduction d’un Chardonnay. Ces deux vins de cépage sont ainsi disponibles en format 1 litre ($12.99) ou 50cl ($6.99) et tous deux issus de raisins certifiés biologiques.

Enfin, la dernière introduction connue à ce jour est celle de Bota Box, du group Delicato Family Vineyards. Nous connaissions cette marque en box de 3 litres, elle a choisie la fiabilité et la praticité du format 50cl Tetra Pak pour quatre de ses vins de cépage. Lancés en ce début d’année au prix de vente unitaire conseillé de $4.99, déjà partenaire de l’Arbor Day Foundation depuis trois années consécutives, 1 dollar sera reversé à chaque nouveau fan acquit sur le réseau Facebook en ce mois d’avril.

Ce qui compte finalement, c'est le contenu et non le contenant. Toutefois, un vin de qualité, dans un packaging différenciant, saura séduire une nouvelle catégorie de consommateurs qui se verront en plus agir pour le bien de la planète. Vous laisserez-vous tenter ?

jeudi 7 avril 2011

Les savoir-faire français au service des vins de Californie

Comme nous avons pu le voir, Maisons de Champagne, de Bourgogne, de Bordeaux ou encore du Sud de la France n’ont pas résisté à l’appel du large. Il en est de même si l’on considère à présent les industries connexes de la filière vins en Californie.

Parce que seuls les vins de qualité et de caractère trouveront leur place sur le marché et que les grands vins ont leur origine à la vigne, la qualité des plants et le choix des sélections sont primordiales à cette réussite. C’est ainsi que les pépinières Guillaume, spécialisées dans le greffage de plants depuis 1895 en Franche-Comté, ont choisi la Californie pour y étendre leur savoir-faire en 2006. C’est également le choix que le groupe Mercier, dont l’activité de greffage remonte à 1890 en Vendée, a fait en s’implantant à Vacaville en Californie dès 2005.
A leurs côtés, California Grapevine, Herrick et Sunridge, trois pépinières bien américaines, ont obtenues la licence authentique Entav-Inra pour la distribution des clones français.

A présent, que serait un vin aujourd’hui sans les tonneliers ? En effet, comme nous avons pu déjà l’aborder, une des caractéristiques des vins américains est leur boisé. Bien qu’ils aient des propriétés bien distinctes, les notes subtiles et épicées des fûts français sont souvent privilégiées aux fûts d’origine américaine aux notes plus sucrées et vanillées.


Ainsi, afin d’être proche des domaines locaux et de soutenir leurs opérations d’élevage par une offre adaptée et à la demande, quelques tonnelleries françaises ont fait le choix de s’installer en Californie.
La tonnellerie Nadalié (Tonnellerie de France), dont l’activité a débuté dans la région de Bordeaux en 1902, a choisi d’y développer son expertise dès 1980 en y créant Nadalié USA, à Calistoga en Vallée de Napa. La production de fûts américains, hongrois, français, de tous types et tailles, leur permet de répondre à une demande diversifiée tout en apportant leur savoir-faire français.
Demptos, dans la région de Bordeaux depuis 1825, appartenant depuis 1989 au groupe François Frères, y a également créée une filiale en 1982.
La tonnellerie Alain Fouquet, dont l’activité remonte à 1884 dans la région de Brive, s’est installée en Napa, Californie afin de faire partager son savoir-faire et sa signature.
C’est également  le cas de Seguin Moreau dont le slogan, que l’on pourrait rapporter à de la haute couture, est « La Haute Tonnellerie ». Créée en 1972 par la Maison de Cognac Remy Martin, qui en devient  actionnaire majoritaire, elle comprend aujourd’hui trois sites de production dont un en Napa depuis 1994. Au plus près de ses clients, elle a été la première en 2010 à lancer une campagne marketing intégrée, Winemakers for Good Wood, afin de faire prendre conscience aux vinificateurs de l’importance de la sélection d’un fût dans la réussite du vieillissement de leurs vins. Cette campagne est relayée sur le réseau Facebook, qui compte plus de 300 fans à ce jour, sur Youtube par des vidéos explicatives ainsi que la possibilité de souscrire à la newsletter.
Enfin, le groupe Nivernais Charlois, qui revendique le titre de "premier groupe tonnelier verticalement intégré : 100 % de l’approvisionnement en matière première chêne issue des forêts de la France entière – 100% de la production des merrains - 100 % de la fabrication des fûts", vient de faire l'acquisition de la tonnellerie californienne, Winemakers Cooperage, afin d'apporter une nouvelle dimension à sa présence américaine.
Outre ces implantations locales, il ne faut bien sûr par oublier la représentation d’autres tonnelleries françaises par le biais d’agents locaux comme The Premier Wine Cask, Canton Cooperage ou encore Bouchard Cooperage.

Enfin, que serait-un vin sans système de bouchage, un des derniers maillons de la chaîne, dont le choix reste encore très controversé comme nous avons pu le traiter il y a peu ? Les français sont aussi présents dans ce domaine dont voici les principaux. La famille Lafitte, dont l’activité de bouchonnier remonte à l’année 1918, a, en 1982, choisi de développer son activité en créant la filiale Lafitte Cork and Capsules dans la ville de Napa.
Cette proximité avec le marché, le groupe champenois Sparflex, crée en 1984 l’a également souhaité en y installant une filiale, Sparflex of California, en 2003. Elle est, depuis avril 2010, partenaire de l’espagnol Rivercap, pour son activité de capsules de vins et spiritueux uniquement. Ensemble, ils viennent d’annoncer, en ce début d’année, qu’ils confiaient l’exclusivité de cette distribution à Cork Supply USA, pour le marché Nord-américain.



Les français ont, comme nous venons de le voir, encore des cartes à jouer, leurs savoir-faire, traditions, patrimoine restent enviés des américains.
Il ne faut néanmoins pas perdre de vue que le marché du vin est en constante évolution. Il faut donc savoir, sans cesse, s’y adapter pour ne pas être distancé.

mardi 5 avril 2011

Le vin se met en boîte ou en poche...

Comme nous avons pu le voir précédemment (« Des vins made in USA vendus au détail »), le type de packaging des vins privilégié aux Etats-Unis, comme c’est d’ailleurs le cas dans la majorité des pays producteurs, reste la bouteille de 75 cl. Toutefois, nous avons pu observer que le Bag-in-Box (BIB) 3L y a connu, sur cette dernière année, la plus forte progression avec une croissance de plus de 17%.
Il est à noter que le BIB fait également une percée si l'on considère les marques de vins les plus vendues en 2010 sur le marché américain. Cette année, caractérisée par la valse des marques, voit ainsi dans son palmarès deux marques de cette catégorie : Black Box (Groupe Constellation) et Franzia (The Wine Group), respectivement en quinzième et vingt-sixième position.
Ceci est encore plus marquant si l’on se penche sur les nouvelles marques introduites en 2010, où 3 sur 10 sont des BIB : Big House, Monthaven, Silver Birch et toutes trois détenues par The Wine Group.


Alors, notre chère bouteille aurait-elle du souci à se faire ?

En effet, pour les amateurs que nous sommes, la bouteille est le contenant que nous plébiscitons envers et contre tout. Il faut néanmoins savoir évoluer avec notre temps et admettre l’ascension de packaging alternatifs.

Longtemps considéré comme du « vrac » revisité, la qualité des vins en BIB s’est, sur ces dernières années, fortement améliorée. Il faut d’ailleurs lui reconnaître de nombreux avantages qui répondent aujourd’hui à un nouveau mode de consommation : une durée de conservation des vins plus longue, une contenance importante permettant une consommation fractionnée, un prix avantageux à l’achat, une facilité de transport, de stockage et de rangement, l’absence de casse, un conditionnement recyclable et respectueux de l’environnement mais aussi un packaging permettant toutes les fantaisies.

On le connaissait plutôt sous forme cubique, on le retrouve aujourd’hui dans tous ses états.

Depuis avril 2010, Underdog Wine Merchant, a lancé Octavin Home Wine Bar ($22 à $24 les 3 litres). Cette collection de vins de marque (Big House, Boho Vineyards, Monthaven, Seven, Silver Birch), présentée sous forme octogonale, se veut plus chic et sexy où  le même soin est apporté qu’à ceux conditionnés en bouteille.

Passé le carton, pourquoi ne pas présenter ces « box » en conditionnement bois, comme le fait l'importateur-distributeur Wineberry ($33 à $49 les 3 litres) ou encore mieux avec l'imitation de la barrique choisie par la marque californienne Red Truck depuis 2009 (prix de vente conseillé à $29.99 les 3 litres).



Boisset Family Estates, bourguignon d'origine, californien d’adoption, ne s’est également pas fait distancer sur ces nouvelles technologies puisqu’il y a répondu en introduisant « Barrel-to-Barrel » pour ses domaines de Sonoma DeLoach Vineyards Pinot Noir et de Napa Raymond Vineyards Cabernet Sauvignon. Cette barrique dans laquelle se trouve la poche de vin est disponible en format 10 litres, destinée à la restauration pour le service au verre ou 3 litres pour la consommation à domicile. Esthétique, décoratif et authentique seraient les qualificatifs de ce nouveau concept.

Après la bouteille, les box ou barriques, il semblerait que la tendance soit au « Bag ». Indulge Wines, basé dans le Comté de Santa Barbara en Californie, vient de lancer un Pinot Noir et Sauvignon Blanc du millésime 2009 en poche de 1,5 litres au prix de $20. Encore plus léger, plus respectueux de l’environnement, plus facile à transporter pour vous accompagner partout cet été.



La conjoncture actuelle fait que les consommateurs se tournent davantage vers ces types de formats, tant pour leurs visuels charmeurs que pour leurs vins à l'excellent rapport qualité-prix. Aux Etats-Unis, en Californie en particulier, cette acceptation, comme nous venons de le voir, n’est pas passée inaperçue. Le packaging du vin fait sa révolution, quelle en sera la prochaine ?

vendredi 1 avril 2011

La Californie : terre de prédilection des domaines français

Alors que les vins français peinent à se positionner sur les marchés exports dont les Etats-Unis, de nombreux français ont choisi d'investir dans le vignoble de Californie.

Depuis longtemps l’influence française est grande dans l’industrie du vin de cet Etat.


Dès 1850, les pionniers ont été Antoine Delmas, Charles Lefranc et Pierre Pellier qui sont venus s’installer dans la Vallée de Santa Clara. Ils ont été suivis par Paul Masson, originaire de Bourgogne, qui a commencé  à y faire du vin en 1854.
Pierre Pellier y a planté des plants de vigne originaires de France et c’est en 1881 que sa sœur Henriette épousa son voisin vigneron, Pierre Mirassou. La sixième génération des Mirassou est aujourd’hui la plus vieille dynastie encore en activité en Californie, dont la marque a été rachetée par le géant, leader américain et mondial, E&J Gallo, en 2003.
Novembre 2010

Un autre exemple est celui de Beaulieu Vineyard, fondé en 1900 par une des grandes figures de l’époque Georges de la Tour. Aujourd’hui entre les mains du groupe Diageo, l’héritage laissé par ce personnage est néanmoins encore bien présent et tout est fait pour le préserver.




La concentration française, même si elle se situe aujourd’hui majoritairement dans le vignoble renommé de la Vallée de Napa, nombreux sont les œnologues ou responsables vignoble à être venus apporter leur savoir-faire dans les domaines californiens.

La présence champenoise

Le succès des maisons de Champagne en Californie est une réalité.

Novembre 2010
En 1973, le Domaine Chandon, appartenant au groupe LVMH, a été le premier à produire des vins effervescents selon la méthode traditionnelle, hors de Champagne, dont la gamme a été complétée depuis par des vins tranquilles. Le domaine se positionne en 2010 au 22ème rang des entreprises de vins aux Etats-Unis. LVMH possède également depuis 2001, Newton Vineyard, un domaine de Napa produisant des vins hauts de gamme.

Novembre 2010

En 1987, la Maison de Champagne Taittinger est venue s’installer dans le vignoble de Carneros et y a fondé le Domaine Carneros. L’architecture du domaine est d’ailleurs inspirée de celle du Château de la Marquetterie de Pierry, près d'Epernay (Champagne - France).

Elle a été suivie de près par les Champagne Louis Roederer qui, en  1988, ont choisi le vignoble de Mendocino, un peu plus au Nord, pour y créer Roederer Estates. Leur présence est d’autant plus accentuée avec  la création simultanée de Maisons Marques & Domaines en charge des ventes et du marketing  des Champagne Louis Roederer et de leurs vins de Californie. Depuis, cette structure est également en charge de l’importation et de la distribution des vins du groupe ainsi que d’autres propriétés grâce à des partenariats de choix.
Juillet 2010


Enfin, il ne faut pas oublier Mumm Napa, appartenant depuis 2005 au groupe Pernod Ricard. Le domaine a initialement été lancé en 1979 par la maison mère G.H. Mumm à Reims, indépendante à cette époque. Sa gestion est aujourd’hui totalement déconnectée de celle-ci, leur appartenance au groupe Ricard reste leur seule attache.



La présence bourguignonne

Le groupe Boisset, au 27ème rang des entreprises de vins aux Etats-Unis en 2010, est présent en Californie depuis 1980 où Jean-Claude Boisset y  a créé Boisset Family Estates. Tout comme Maisons, Marques et Domaines (Groupe Roederer), cette société gère les ventes et la distribution de leurs vins de Californie (Domaine De Loach, Raymond Vineyards, JCB by Jean-Charles Boisset, Fog Mountain) mais aussi l’importation et la distribution de leurs vins de Bourgogne. Ils se sont d’ailleurs fait une belle vitrine dans le centre-ville d’Healdsburg, Boisset Taste of Terroir, où la Sonoma rencontre la Bourgogne.

Aubert de Villaine, cogérant du Domaine de la Romanée Conti, se fait plus discret mais a depuis de nombreuses années développé un partenariat avec Larry Hyde, cousin de sa femme, et propriétaire du domaine Hyde Vineyards. Ensemble ils ont développé HdV en Napa Valley et produisent des vins californiens de terroir.

Une petite parenthèse avec la Famille Drouhin de Bourgogne qui a également choisi les Etats-Unis comme terre de prédilection. Ce n'est pas en Californie mais en Oregon, Etat situé au Nord, qu’ils ont tenté l’aventure à la fin des années 1980. Leur objectif : faire renaître le style des vins de Bourgogne et son cépage Pinot Noir, en terres américaines.

La présence bordelaise

Septembre 2010
Opus One, joint venture entre l’américain Robert Mondavi et le Baron Philippe de Rothschild est sans doute le plus célèbre des partenariats franco-américains dans le monde du vin.

Mais ils sont loin d’être les seuls bordelais à avoir choisi ces terres pour se développer. Aujourd’hui entre les mains du groupe Diageo, Chalone Wine Group était auparavant contrôlé par les Domaines Barons de Rothschild (Lafite), tout comme Beaucanon Estate créé de toute pièce par la famille Coninck de Bordeaux (Château Canon, Junayme, Bellevue Figeac).

Christian Moueix, des Etablissements Jean-Pierre Moueix, propriétaires de nombreux domaines sur Saint-Emilion et Pomerol dont le célèbre Château Pétrus, est également présent en Californie via Dominus Estate, situé en Napa Valley, dont il est pleinement propriétaire depuis 1995.

Clos du Val est un autre exemple de l’implication bordelaise en Vallée de Napa. Créé en 1972 par l’américain John Goelet, descendant de la famille Guestier de Bordeaux et l’œnologue bordelais, Bernard Portet, ce domaine est reconnu pour produire des vins élégants de style français.

La présence du sud de la France

Depuis les années 1970, la Famille Skalli, porte drapeau des vins du sud de la France avec une présence en Languedoc, Côtes du Rhône, Provence et Corse a étendu son territoire en Vallée de Napa en y développant St Supéry Vineyards and Winery.


Nous avons pu voir que la présence française est plutôt forte en Californie, et je ne vous en aie fait part que d'une petite partie.

Septembre 2010
D'ailleurs, nombreux sont les domaines californiens à avoir choisi comme désignation des termes français. Il ne faut en effet pas se méprendre car ils n’ont de français que le nom. En voici quelques exemples :  Folie à Deux, Clos du BoisAu Bon ClimatClos La Chance, Grands Amis... 

Il semblerait que la filière vitivinicole française a encore des cartes à jouer Outre-Atlantique, qu’en pensez-vous ?
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